S.

Shame to only have a hole by Danielle Quinodoz

According to the patient’s associations, it was an unconscious representation of her body that highlighted a double shame. Shame to have a body without male sexual organ, and without female sexual organ, shame to be doubly without anything, simply a slit which opened only on a hole.

Selon les associations de la patiente il s’agissait d’une représentation inconsciente de son corps qui mettait en évidence une double honte. Honte d’avoir un corps sans organe sexuel masculin et sans organe sexuel de femme, honte d’être doublement sans rien, simplement une fente qui n’ouvrait que sur un trou.

Danielle Quinodoz, « La honte d’une féminité définie par la négative : plutôt deux fois qu’une », Revue française de psychanalyse,  67-5, 2003, p. 1841.

S.

Shame and the mother’s eye by Jean Guillaumin

In guilt, “the child” is caught by the father in the act of wanting to fulfill a forbidden sexual desire with the mother and he seeks forgiveness by acknowledging his fault. In shame, the father‘s eye that surprises is a bit that of the mother herself who sees and denounces in the desire that aims at her the anal drive, camouflaged under the effort of idealized phallic seduction.

Dans la culpabilité, « l’enfant » est pris en flagrant délit par le père de vouloir réaliser un désir sexuel interdit avec la mère et il cherche à se faire pardonner en reconnaissant sa faute. Dans la honte, l’œil du père qui surprend est un peu celui de la mère elle-même qui aperçoit et dénonce dans le désir qui la vise la pulsion anale, camouflée sous l’effort de séduction phallique idéalisé.

Jean Guillaumin, « Honte, culpabilité, dépression », in Revue Française de Psychanalyse (1973)t. XXXVII, no 5, p. 1003

C.

Contempt and rejection fall on the subject by Jean Guillaumin

But we must note there is a considerable difference between “being disgusted” by something, and “becoming” oneself a disgust‘s object to others: indeed disgust protects against narcissistic devaluation rather than participates to that. In the first case, the rejection concerns the loathsome object that the subject cannot ingest, and it comes from the subject. In the second case, contempt and rejection fall on the subject, himself marked in some ways by a stigma vile and repugnant to the others (and his own) eyes.

Mais il faut bien voir qu’il y a une considérable différence entre « être dégoûté » par quelque chose, et « devenir » soi-même un objet de dégoût pour les autres : car le dégoût protège de la dévalorisation narcissique plutôt qu’il n’y participe. Dans le premier cas, le rejet concerne l’objet répugnant que le sujet ne peut ingérer, et il provient du sujet. Dans le second cas, le mépris et le rejet tombent sur le sujet, lui-même marqué à quelque égard d’un stigmate vil et répugnant aux yeux des autres (et des siens).

Jean Guillaumin, « Honte, culpabilité et dépression », in Revue française de psychanalyse n° 5-6, Paris, puf, 1973, P. 989

P.

Psychoanalysis “wary” of shame by Claude Barazer

without any suprise, psychoanalysis has always been “wary” of shame because their logics are diametrically opposed: when psychoanalysis “believes” in speech, in the therapeutic effects of bringing to light a truth unheard until now, the absolute priority of the ashamed one regarding the speech is “to face” not to be lost nor to be saved, maintaining the posture at all costs, concealing the secret.

il ne faut pas s’étonner que la psychanalyse se soit toujours « méfiée » de la honte car leurs logiques sont diamétralement opposées : si la psychanalyse « croit » en la parole, aux effets thérapeutiques de la mise au jour d’une vérité jusque-là inouïe, la priorité absolue du honteux quant à la parole est la « face » à ne pas perdre ou à sauver, la posture à conserver coûte que coûte, le secret à dissimuler.

Claude Barazer, « “ Ulysse nu et couvert de boue ” », Revue française de psychanalyse, 2003/5 (Vol. 67), p. 1789-1794.
DOI : 10.3917/rfp.675.1789.
URL : https://www.cairn-int.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-5-page-1789.htm

T.

The shadow of the abject has fallen on the ego by Patrick Merot

To be ashamed is, in a paradigmatic way, to be ashamed to discover oneself very small even though one has believed oneself to be great, to be reduced to being a miserable earthworm, a scum, an excretion while thought one was a man. We have sufficiently indicated the anal dimension of identity to which the subject is then reduced: the shame, it is the shadow of the abject which has fallen on the ego. A formulation in which this beyond shame we encounter in melancholy, and the melancholic dimension the experience of shame can include, is hearable.

Avoir honte c’est, de façon paradigmatique, avoir honte de se découvrir tout petit alors même que l’on s’est cru grand, d’être réduit à être un misérable vers de terre, un rebut, une déjection alors qu’on se croyait un homme. On a suffisamment indiqué la dimension anale de l’identité à quoi se trouve réduit alors le sujet : la honte, c’est l’ombre de l’abject tombée sur le MoiFormulation dans laquelle s’entend cet au-delà de la honte que l’on rencontre dans la mélancolie et la dimension mélancolique que peut comporter l’expérience de la honte.

Patrick Merot, « La honte : “ si un autre venait à l’apprendre ” Introduction à la discussion sur le rapport de Claude Janin », Revue française de psychanalyse, 2003/5 (Vol. 67), p. 1743-1756
DOI : 10.3917/rfp.675.1743
URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-5-page-1743.htm

M.

Moral narcissist gives up satisfaction by André Green

“As soon as there is a blow to be received, says Freud, the masochist stretches his cheek”. This is not the case with the moral narcissist. Paraphrasing Freud, we will say: “As soon as one has to give up some satisfaction, the moral narcissist volunteers. “

« Dès qu’il y a un coup à recevoir, dit Freud, le masochiste tend sa
joue. » Ce n’est pas le cas du narcissique moral. Paraphrasant Freud, nous dirons : « Dès qu’il faut renoncer à quelque satisfaction, le narcissique
moral se porte volontaire. »

André Green, “Le narcissisme moral” in Revue Française de Psychanalyse Tome XXXIII, Paris, 1969, p. 346

S.

Shame or Guilt : Œdipus or Ajax by André Green

We understand that we have here two opposed problems which respond to two types of object choice and object investment: with Œdipus the object investment, which generates the guilt through transgression , with Ajax the narcissistic investment of the object, which generates the shame through disappointment.

On comprend que nous avons opposé deux problématiques qui répondent à deux types de choix d’objet et d’investissement de l’objet : avec Œdipe l’investissement objectal de l’objet, générateur par la transgression de la culpabilité, avec Ajax l’investissement narcissique de l’objet, générateur par la déception de la honte.

GREEN André, “Le narcissisme moral” in Revue Française de Psychanalyse Tome XXXIII, Paris, 1969, p. 344

Ajax by Sophocles, in a french translation made by Leconte De Lisle in 1877, is reachable here.

S.

Shame responds to a Talionic Ethic by André Green

In summary [in the reading of “The Greeks and the irrational” of E.R. Dodds], the shame is a fact in which human responsibility hardly plays a role, which is a present of the Gods, striking the man sinning by pride (hubris), while the guilt is the consequence of a fault in which the human’s will was engaged toward a transgression. The first responds to an ethic of Talion (retaliation) ethic, the second to a more comprehensive ethic of justice.

En résumé [dans la lecture de « Les Grecs et l’irrationnel » de E. R. Dodds], la honte est un fait où la responsabilité humaine joue à peine, c’est un lot des Dieux, frappant l’homme passible d’orgueil (l’hubris) tandis que la culpabilité est la conséquence d’une faute où la volonté de l’homme fut engagée dans le sens d’une transgression. La première répond à une éthique en talion, la seconde à une éthique de justice plus compréhensive.

André Green, “Le narcissisme moral” in Revue Française de Psychanalyse Tome XXXIII, Paris, 1969, p. 342

T.

The Silent presence of the analyst defeats shame by Claude Janin

According to me, I conceive the analysis as necessarily “incomplete”, leaving its part to the unknown, or better, to the relation to the unknown, and to the unrepresented: something in the analysis is happening, in the better case, in this transitional area within which two psyches meet, without participation of the language: silently. There is then a transition from a negative pact to an authentic psychic sharing: in other words if the analyst carries – and supports – for him and his analysing-one, the non-ideal idea of the incompleteness of the analysis, natural consequence of human incompleteness, then shame, as affect and as questioning, can arise authentically in the analysis and begin to be thus defeated. This silent defeat of the shame is not one of its least riddles because if, in the cure, the fundamental rule is prescription of truth, of exposure, and thus necessarily summons shame, silent psychic sharing, allows him a profound mutation that is not supported by the art of interpretation, but first of all by the presence and listening of the analyst: when the saying of the shame supported by this silent presence can occur, this defeat is, so to speak, consumed.

Pour ma part, je conçois l’analyse comme nécessairement « incomplète », laissant sa part à l’inconnu, ou mieux encore, à la relation d’inconnu, et à l’irreprésenté : quelque chose dans l’analyse se passe, dans le meilleur des cas, dans cette aire transitionnelle au sein de laquelle deux psychés se rencontrent, sans participation du langage : silencieusement. Il y a alors passage d’un pacte dénégatif à un authentique partage psychique : en d’autres termes si l’analyste porte – et supporte –, pour lui et son analysant, l’idée non idéale de l’incomplétude de l’analyse, simple conséquence de l’incomplétude humaine, alors la honte, comme affect et comme questionnement, peut advenir authentiquement dans l’analyse et commencer à être ainsi défaite. Cette défaite silencieuse de la honte n’est pas une de ses moindres énigmes car si, dans la cure, la règle fondamentale est prescription de vérité, de mise à nu, et convoque ainsi nécessairement la honte, le partage psychique silencieux, lui, permet une mutation profonde qui n’est pas soutenue par l’art de l’interprétation, mais bien d’abord par la présence et l’écoute de l’analyste : lorsque le dire de la honte étayé par cette présence silencieuse peut advenir, cette défaite est, pour ainsi dire, consommée.

Claude Janin, « Pour une théorie psychanalytique de la honte (honte originaire, honte des origines, origines de la honte) », Revue française de psychanalyse, 2003/5 (Vol. 67), p. 1657-1742
DOI : 10.3917/rfp.675.1657
URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-5-page-1657.htm

S.

Shame can be a defense against guilt by Claude Janin

The P. Blos’s conceptions are particularly important: in certain cases, indeed, Superego‘s personalization is results from an Ego Ideal stuck to a severe Superego; in other words, there can be a real “collapse between shame and guilt“; in other words, shame can be a defense against guilt, a way to re-sexualize the bonds with the Superego.

Les conceptions de P. Blos sont particulièrement importantes : dans certains cas, en effet, la personnalisation du Sur-moi est le résultat d’un Idéal du Moi collé à un Sur-moi sévère ; en d’autres termes, il peut se produire un véritable « collapsus entre honte et culpabilité » ; en d’autres termes encore, la honte peut être une défense contre la culpabilité, une façon de re-sexualiser les liens avec le Sur-moi.

Claude Janin, « Pour une théorie psychanalytique de la honte (honte originaire, honte des origines, origines de la honte) », Revue française de psychanalyse, 2003/5 (Vol. 67), p. 1657-1742
DOI : 10.3917/rfp.675.1657
URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-5-page-1657.htm

Who quotes :

Peter Blos, Fonctions de l’Idéal du Moi (1993), in Adolescence, t. XI, no 1

W.

Way to shame by Claude Janin

Thus, we can build the hypothesis according to which that it is in the regressive reversal of sadism into masochism that guilt (actived) gives way to shame (suffered).

On peut donc faire l’hypothèse que c’est dans le retournement régressif du sadisme en masochisme que la culpabilité (active) cède la place à la honte (subie).

Claude Janin, « Pour une théorie psychanalytique de la honte (honte originaire, honte des origines, origines de la honte) », Revue française de psychanalyse, 2003/5 (Vol. 67), p. 1657-1742
DOI : 10.3917/rfp.675.1657
URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-5-page-1657.htm

S.

Shame attached to Anteros by Claude Janin

The guilt would thus be attached to Eros, as the shame would be attached to Anteros.

La culpabilité serait ainsi attachée à Éros, comme la honte le serait à Antéros.

Claude Janin, « Pour une théorie psychanalytique de la honte (honte originaire, honte des origines, origines de la honte) », in Revue française de psychanalyse, 2003/5 (Vol. 67), p. 1657-1742.
DOI : 10.3917/rfp.675.1657
URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-5-page-1657.htm
Who quotes
D. Braunschweig, M. Fain, Éros et Antéros. Réflexions psychanalytiques sur la sexualité (1971), Paris, Payot

M.

Mothers’s eye surprises the shamefull child by Claude Janin

[…] I think I can postulate here that guilt is made possible by the impersonalization of the Superego heir to the Oedipus complex, while the shame is linked to the collapse of the Early Superego and Ego-Ideal which primary object is projectively carryer. As Guillaumin says, it is the father who surprises the “guilty child”, while, for the “shameful child”, “the eye of the father who surprises is the one of the mother herself”

[…] je pense pouvoir ici postuler que la culpabilité est rendue possible par l’impersonnalisation du Sur-moi héritier du complexe d’Œdipe, tandis que la honte est liée au collapsus Sur-moi précoce – Idéal du Moi dont l’objet primaire est projectivement porteur. Comme le dit Guillaumin, c’est le père qui surprend l’ « enfant coupable », tandis que, pour l’ « enfant honteux », « l’œil du père qui surprend est celui de la mère elle-même »

Claude Janin, « Pour une théorie psychanalytique de la honte (honte originaire, honte des origines, origines de la honte) », in Revue française de psychanalyse, 2003/5 (Vol. 67), p. 1657-1742
DOI : 10.3917/rfp.675.1657
URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-5-page-1657.htm
Who quotes
Jean Guillaumin, « Honte, culpabilité, dépression », in Revue Française de Psychanalyse (1973), t. XXXVII, no 5, p. 1003

O.

Object exposes the anal area of the glorious by Jean Guillaumin

It is the very object to which the Ego sought to exhibit its phallic power and which it wanted to constrain to the passive position, which passes to the other pole and exposes the anal area of the glorious one, thus denouncing and punishing directly, through the talion, the secret sadism that hid the idealization of his desires.

C’est l’objet même auquel le Moi a cherché à exhiber son pouvoir phallique et qu’il a voulu contraindre à la position passive, qui passe à l’autre pôle et met à nu la zone anale du glorieux, dénonçant et punissant ainsi directement, par le talion, le sadisme secret que cachait l’idéalisation de ses désirs.

Jean Guillaumin, “Honte, culpabilité, dépression“, in Revue Française de Psychanalyse, t. XXXVII, no. 5, (1973), p. 1667

S.

Shame the most shared thing of our world by Claude Janin

[…] all shame has a group dimension; “I am ashamed of you”, “you make me ashamed”, “I am ashamed for you”: these expressions clearly show to what extent shame circulates between individuals as a link. Traditionally referred to the Ego-Ideal, we understand that if the latter is, as Freud maintains in Group Psychology and the Analysis of the Ego, an essential element of the group constitution, then shame is a negative link which cements relationships inter-individual. Let us think for a moment about the expressions I have just mentioned, and try to apply them to guilt; we see that it is more difficult. The flow of the shame between individuals, and its contagious nature, highlighted by these expressions, may make shame the most shared thing in the world.

[…]toute honte comporte une dimension groupale ; « j’ai honte de toi », « tu me fais honte », « j’ai honte pour toi » : ces expressions montrent assez à quel point la honte circule entre les individus comme lien. Traditionnellement référée à l’Idéal du Moi, on comprend en effet que si ce dernier est, comme le soutient Freud dans Psychologie collective et analyse du moi, un élément essentiel de la constitution groupale, alors la honte est un lien négatif qui cimente les relations inter-individuelles. Songeons un instant aux expressions que je viens d’évoquer, et essayons de les appliquer à la culpabilité ; on voit que c’est plus difficile. La circulation de la honte entre les individus, et son caractère contagieux, mis en évidence par ces expressions, font peut-être de la honte la chose au monde la mieux partagée

Claude Janin, « Pour une théorie psychanalytique de la honte (honte originaire, honte des origines, origines de la honte) »,
Revue française de psychanalyse, 2003/5 (Vol. 67), p. 1657-1742
DOI : 10.3917/rfp.675.1657
URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-5-page-1657.htm

A.

Analysis : an impossible profession by Sigmund Freud

It almost looks as if analysis were the third of those “impossible” professions in which one can be sure beforehand of achieving unsatisfying results. The other two, which have been known much longer, are education and government.

FREUD S., Analysis Terminable and Interminable,(1937)

Il semble presque, cependant, qu’analyser soit le troisième de ces métiers « impossibles », dans lesquels on peut d’emblée être sûr d’un succès insuffisant. Les deux autres, connus depuis beaucoup plus longtemps, sont éduquer et gouverner.

FREUD S., « Analyse terminée et analyse interminable » In Revue française de psychanalyse, tome XI, n° 1, 1939, p. 33

S.

Sight of Medusas and erection by Sigmund Freud

The sight of Medusa’s head makes rigid with fright, change the viewer to stone. Same origin derived from the castration complex and even change affect. Cause become rigid means erection, therefore, in the original situation, consolation brougth to the viewer. He still has a penis, he assures of it by becoming himself rigid.

La vue de la tête de Méduse rend rigide d’effroi, change le spectateur en pierre. Même origine tirée du complexe de castration et même changement d’affect. Car devenir rigide signifie érection, donc, dans la situation originelle, consolation apportée au spectateur. Il a encore un pénis, il s’en assure en devenant lui-même rigide.

Sigmund Freud, La tête de méduse (1922) in Revue française de psychanalyse, Paris, PUF, 1977, p. 451