S.

Subject switches to the active register by Benjamin Lévy and Alain Vanier

The Other of the “interpretingsubject is supposed to resent him, just as he resents the obsessional. This position is the cause of an anguish of retaliation; the stake is, according to Karl Abraham*, the anal Object. If this Object falls into the hands of the Other, the subject switches to the active register. Wishing to reappropriate it, he is likely, on the psychotic side, to become a “claimant“; or, in the neurosis, to hysterize himself.

L’Autre du sujet « interprétateur » est supposé lui en vouloir, tout comme il en veut à l’obsessionnel. Cette position est cause d’une angoisse de rétorsion ; l’enjeu en est, selon Karl Abraham*, l’Objet anal. Si cet Objet tombe entre les mains de l’Autre, le sujet bascule dans le registre actif . Souhaitant se le réapproprier, il est susceptible, sur le versant psychotique, de devenir « revendicateur » ; ou, dans la névrose, de s’hystériser.

Benjamin LévyAlain Vanier, « Pour introduire une clinique de la revendication », Cliniques méditerranéennes, 2016/1 (n° 93), p. 161-174.
DOI : 10.3917/cm.093.0161.
URL : https://www.cairn.info/revue-cliniques-mediterraneennes-2016-1-page-161.htm

* Karl Abraham, 1924, « Esquisse d’une histoire du développement de la libido fondée sur la psychanalyse des troubles mentaux », dans Œuvres complètes, t. II, 1915-1929, Paris, Payot, 1989, 170-226.

T.

The Silent presence of the analyst defeats shame by Claude Janin

According to me, I conceive the analysis as necessarily “incomplete”, leaving its part to the unknown, or better, to the relation to the unknown, and to the unrepresented: something in the analysis is happening, in the better case, in this transitional area within which two psyches meet, without participation of the language: silently. There is then a transition from a negative pact to an authentic psychic sharing: in other words if the analyst carries – and supports – for him and his analysing-one, the non-ideal idea of the incompleteness of the analysis, natural consequence of human incompleteness, then shame, as affect and as questioning, can arise authentically in the analysis and begin to be thus defeated. This silent defeat of the shame is not one of its least riddles because if, in the cure, the fundamental rule is prescription of truth, of exposure, and thus necessarily summons shame, silent psychic sharing, allows him a profound mutation that is not supported by the art of interpretation, but first of all by the presence and listening of the analyst: when the saying of the shame supported by this silent presence can occur, this defeat is, so to speak, consumed.

Pour ma part, je conçois l’analyse comme nécessairement « incomplète », laissant sa part à l’inconnu, ou mieux encore, à la relation d’inconnu, et à l’irreprésenté : quelque chose dans l’analyse se passe, dans le meilleur des cas, dans cette aire transitionnelle au sein de laquelle deux psychés se rencontrent, sans participation du langage : silencieusement. Il y a alors passage d’un pacte dénégatif à un authentique partage psychique : en d’autres termes si l’analyste porte – et supporte –, pour lui et son analysant, l’idée non idéale de l’incomplétude de l’analyse, simple conséquence de l’incomplétude humaine, alors la honte, comme affect et comme questionnement, peut advenir authentiquement dans l’analyse et commencer à être ainsi défaite. Cette défaite silencieuse de la honte n’est pas une de ses moindres énigmes car si, dans la cure, la règle fondamentale est prescription de vérité, de mise à nu, et convoque ainsi nécessairement la honte, le partage psychique silencieux, lui, permet une mutation profonde qui n’est pas soutenue par l’art de l’interprétation, mais bien d’abord par la présence et l’écoute de l’analyste : lorsque le dire de la honte étayé par cette présence silencieuse peut advenir, cette défaite est, pour ainsi dire, consommée.

Claude Janin, « Pour une théorie psychanalytique de la honte (honte originaire, honte des origines, origines de la honte) », Revue française de psychanalyse, 2003/5 (Vol. 67), p. 1657-1742
DOI : 10.3917/rfp.675.1657
URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-5-page-1657.htm

F.

Freud’s dream is already addressed to us by Jacques Lacan

Freud, when he teaches us the secret of this Luciferian mystery, is not alone facing this dream. As the dream is addressed to psychoanalyst during a psychoanalysis, Freud’s dream is already addressed to us.

Freud, lorsqu’il nous communique le secret de ce mystère luciférien, n’est pas seul confronté à ce rêve. De même que dans une analyse le rêve s’adresse à l’analyste, Freud dans ce rêve s’adresse déjà à nous.

Jacques LACAN, Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, Séminaire livre II (1954 – 1955), Seuil, Paris, 1978, p. 235