D.

Decency / Modesty as the recovery of the castration by David Bernard

The decency / modesty, which is not only an affect, but also a subject‘s defense, consists [on the contrary] in the recovery of this castration. The decency / modesty will be worth in this case as phallicized image for the subject. It is here a mode of identification of the being with the imaginary phallus, serving to veil as much as to treat a lack to be tied to a lack to have. Like this little girl suddenly hiding her sex in front of the mirror, decency is a veil posed at the place of castration. And like any veil, it is a phallic veil on which an absence can be painted. Also it is a differential clinic of decency between men and women* that would be then to open, according to the different relation that each one can maintain with the phallus, that the accent is carried on the register of the having or that it is in the register of the being.

La pudeur, qui n’est pas seulement un affect, mais aussi une défense du sujet, consiste [au contraire] dans le recouvrement de cette castration La pudeur vaudra dans ce cas comme image phallicisée pour le sujet. Elle est ici un mode d’identification de l’être au phallus imaginaire, servant à voiler autant qu’à traiter un manque à être noué à un manque à avoir. A l’exemple de cette petite fille cachant soudainement son sexe face au miroir, la pudeur est un voile pose à l’endroit de la castration Et comme tout voile, elle est un voile phallique ce sur quai peut se peindre une absence. Aussi est-ce une clinique différentielle de la pudeur entre hommes et femmes* qui serait alors à ouvrir, selon le rapport différent que chacun peut entretenir avec le phallus, que l’accent soit porté sur le registre de l’avoir ou qu’il le soit dans le registre de l’être.

David BernardLacan et la honte – de la honte à l’ontologie, Editions nouvelles du Champ lacanien, Paris, 2019, p. 31

*Here we propose to the reader to hear the distinction proposed by D. Bernard based on a psychic reality, as he explains it very clearly in the following sentence.tural way, as D. Bernard explane after.

S.

Shame as a narcissistic lesion by David Bernard

Shame, as a narcissistic lesion, can thus be defined as that which, from the depths of the image, emerges as the effect of castration for the subject, and stains this image*, such as an “ineffaceable transparency”**. In shame, the subject’s pretension is revealed. The subject identifies himself imaginarily with the phallus to veil castration, his own or that of the Other. But once his imposture is denounced***, castration returns to him. It is this wound that, in the instant of unveiling, becomes visible and affects the subject in the image that he wanted to give of himself. It reminds him that, not only he is not the phallus, but also that he does not have it, for the case of the little girl, too little, for the case of the little boy. The shame reaches the image of the subject for the reason that it gives to see what should remain hidden behind this image.

La honte, comme lésion narcissique, pourra ainsi être définie comme ce qui du fond de l’image, ressort comme effet de castration pour le sujet, et entache cette image*, telle une “transparence ineffaçable”** Dans la honte, la prétention du sujet se dévoile. Le sujet s’identifiait imaginairement au phallus pour voiler la castration, la sienne ou celle de l’Autre. Mais une fois son imposture dénoncée***, la castration lui fait retour. Elle est cette blessure qui dans l’instant du dévoilement, se donne à voir et affecte le sujet dans l’image qu’il voulait donner de lui-même. Elle lui rappelle que, non seulement il n’est pas le phallus, mais aussi qu’il ne l’a pas, pour le cas de la petite fille, trop peu, pour le cas du petit garçon. La honte atteint l’image du sujet pour la raison qu’elle donne à voir ce qui devait rester cache derrière cette image.

David BernardLacan et la honte – de la honte à l’ontologie, Editions nouvelles du Champ lacanien, Paris, 2019, p. 30

* About the veil and the stain, Isabelle Morin, « Vivant et éeminin dans le parcours phobique” in Psychanalyse n°2, Toulouse, Eres, 2004, p. 14.

** Jean-Paul Sartre, Les mots, Paris, Gallimard, 1964, p. 73

** Also on this issue see Eugénie Lemoine-Luccioni, “La pretention phallique : l’imposture et la honte” in Trames n°29, Trames Association, 2000, p. 13

P.

Phallus function as a synecdoche by Judith Butler

The phallus functions as a synecdoche, for insofar as it is a figure of the penis*, it constitutes an idealization and isolation of a body part and, further, the investment of that part with the force of symbolic law.

Judith ButlerBodies That Matter – On the Discursive Limits of SexRoutledge, 1993, p. 139

Le phallus fonctionne comme une synecdoque car, dans la mesure où il est une représentation du pénis*, il constitue l’idéalisation et l’isolement d’une partie du corps, cette partie étant en outre investie de la force de la loi symbolique.

Judith ButlerCes corps qui comptent – De la matérialité et des limites discursives du «sexe» (1993), Editions Amsterdam, Paris, 2018, p. 207

*Here, Butler explicitly makes a conjecture. She retains a slight reservation about this assertion.

L.

Law of Kinship Structure is not necessarily phallic by Kaja Silverman

Neither Lévi-Strauss, Freud, Lacan, nor Mitchell, however, adduces any structural imperative, analogous to the incest prohibition itself, which dictates that it be women rather than men-or both women and men that circulate in this way, nor can such an imperative be found. We must consequently pry loose the incest prohibition from the Name-of-the-Father so as to insist, despite the paucity of historical evidence for doing so, that the Law of Kinship Structure is not necessarily phallic. As Rubin points out, “the ‘exchange of women’ is neither a definition of culture nor a system in and of itself”

Kaja Silverman, Male Subjectivity at the margins, New York, Routledge, 1992, p. 37 –
quoted in the 10th footnote by Judith ButlerBodies That Matter – On the Discursive Limits of SexRoutledge, 1993, p. 106

Ni Lévi-Strauss, ni Freud, ni Lacan, ni Mitchell […] n’invoquent d’impératif structurel, analogue à l’interdiction de l’inceste elle-même. qui dicterait que ce soient les femmes plutôt que les hommes – ou les femmes et les hommes – qui soient mis en circulation [en tant que dons échangés], et l’on ne saurait trouver nulle part un tel impératif. Nous devons par conséquent détacher la prohibition de l’inceste du Nom du Père, de façon à souligner que, en dépit de la rareté des éléments historiques à l’appui de cette idée, la Loi de la structure de parenté n’est pas nécessairement phallique.

Kaja Silverman, Male Subjectivity at the margins, New York, Routledge, 1992, p. 37,
cité en NBP 10 par Judith ButlerCes corps qui comptent – De la matérialité et des limites discursives du «sexe» (1993) Editions Amsterdam, Paris, 2018, p. 164

Without any explanation, the footnote in the french edition that we studied was cuted off from its last sentence, precisely the one where Gayle Rubin is quoted by Kaja Silverman. We hope you may understand why better than we did.

L.

Lesbian phallus : a desire produced through a ban by Judith Butler

On the one hand, the phallus signifies the persistence of the “straight mind”, of a masculine or heterosexist identification and, consequently, it symbolizes the defilement and betrayal of lesbian specificity; on the other hand, it signifies the insurmountability of heterosexuality and makes lesbianism a vain or pathetic effort to imitate the only reality that is [the real thing]. Thus, the phallus enters lesbian sexual discourse as a transgressive “confession” that clashes with feminist and misogynist forms of repudiation as much as it is conditioned by them: those who say “it’s not the real thing” about lesbianism and those who say “it’s not the real thing” about heterosexuality. Thus it is precisely the repudiated desire that is “unmasked”, this desire relegated to abjection by heterosexist logic and defensively closed by an effort to circumscribe a specifically feminine morphology for lesbianism. In a sense, what is unmasked or revealed is a desire produced through a ban.

Judith ButlerBodies That Matter – On the Discursive Limits of SexRoutledge, 1993

D’une part, le phallus signifie la persistance du «straight mind» , d’une identification masculine ou hétérosexiste et, par conséquent, il symbolise la souillure et la trahison de la spécificité lesbienne; d’autre part, il signifie l’insurmontabilité de l’hétérosexualité et fait du lesbianisme un effort vain ou pathétique d’imitation de la seule réalité qui soit [the real thing]. Ainsi, le phallus pénètre dans le discours sexuel lesbien sur le mode d’un « aveu » transgressif, qui se heurte aux formes de répudiation féministes et misogynes autant qu’il est conditionné par elles : ceux qui disent « ce n’est pas cela, le vrai » [« it’s not the real thing »] au sujet du lesbianisme et ceux qui disent «ce n’est pas cela le vrai» au sujet de l’hétérosexualité. C’est ainsi précisément le désir répudié qui est « démasqué », ce désir relégué dans l’abjection par la logique hétérosexiste et forclos de manière défensive par un effort de circonscription d’une morphologie spécifiquement féminine pour le lesbianisme. En un sens, ce qui est démasqué ou révélé est un désir produit à travers un interdit.

Judith ButlerCes corps qui comptent – De la matérialité et des limites discursives du «sexe» (1993) Editions Amsterdam, Paris, 2018, p. 136

Judith ButlerCes corps qui comptent – De la matérialité et des limites discursives du «sexe» (1993) Editions Amsterdam, Paris, 2018, p. 136

P.

Phallus may symbolize other part of the body by Judith Butler

Suggesting phallus may symbolize other parts of the body than the penis is not incompatible with the Lacanian scheme.

Judith ButlerBodies That Matter – On the Discursive Limits of SexRoutledge, 1993

Suggérer que la phallus puisse symboliser d’autres parties du corps que le pénis n’est pas incompatible avec le schème lacanien.

Judith ButlerCes corps qui comptent – De la matérialité et des limites discursives du «sexe» (1993) Editions Amsterdam, Paris, 2018, p. 133

Judith ButlerCes corps qui comptent – De la matérialité et des limites discursives du «sexe» (1993) Editions Amsterdam, Paris, 2018, p. 133

T.

Transfer, love and castration by Jacques Lacan

This love is present in various ways, but at least they [psychoanalysts] remember it when it is there, visible. It is in function of this love, let us say, real, that the central question of transference is instituted, the one that the subject asks himself concerning the agalma, namely what he lacks, because it is with this lack that he loves.
It is not for nothing that I have always believed that love is to give what one does not have. It is even the principle of the castration complex. In order to have the phallus, in order to be able to use it, one must not be.

Cet amour est présent de diverses façons, mais au moins qu’ils [les psychanalystes] s’en souviennent quand il est là, visible. C’est en fonction de cet amour, disons, réel, que s’institue ce qui est la question centrale du transfert, celle que se pose le sujet concernant l’agalma, à savoir ce qui lui manque, car c’est avec ce manque qu’il aime.
Ce n’est pas pour rien que, depuis toujours, je vous serine que l’amour, c’est de donner ce qu’on n’a pas. C’est même le principe da complexe de castration. Pour avoir le phallus, pour pouvoir s’en servir. il faut justement ne pas l’être.

Jacques LacanLe Séminaire, Livre X, L’angoisse, Paris, éd. du Seuil, 2004, p. 128

S.

Shame also includes the subject’s melancholization by David Bernard

Indeed, shame, via its destitution power, also includes the subject‘s melancholization power. On the shame moment, the subject may not only be reduced to blushing at his fantasy, where the object has retained its phallic brilliance and power of desire. But he also can be led to the wild crossing of this fantasy, to the forced and imposed experience of this object as waste, this time dispossessed of its phallic brilliance. The comic fact of shame already give us one clue: the shameful subject can feel himself like shit.

En effet, la hontevia son pouvoir de destitution, comporte aussi un pouvoir de mélancolisation du sujet. À l’instant de honte, le sujet pourra ne pas seulement être réduit à rougir de son fantasme, là où l’objet a conserve sa brillance phallique et sa puissance de désir. Mais il pourra être conduit à la traversée sauvage de ce fantasme, à l’expérience forcée et imposée de cet objet comme déchet, dépossédé cette fois de sa brillance phallique. Le fait comique de la honte nous en donnait déjà l’indice : le sujet honteux pourra s’éprouver comme une merde.

David Bernard, « De la honte à l’hontologie », Champ lacanien, 2006/2 (N° 4), p. 185-194.
DOI : 10.3917/chla.004.0185.
URL : https://www.cairn.info/revue-champ-lacanien-2006-2-page-185.htm

O.

Object exposes the anal area of the glorious by Jean Guillaumin

It is the very object to which the Ego sought to exhibit its phallic power and which it wanted to constrain to the passive position, which passes to the other pole and exposes the anal area of the glorious one, thus denouncing and punishing directly, through the talion, the secret sadism that hid the idealization of his desires.

C’est l’objet même auquel le Moi a cherché à exhiber son pouvoir phallique et qu’il a voulu contraindre à la position passive, qui passe à l’autre pôle et met à nu la zone anale du glorieux, dénonçant et punissant ainsi directement, par le talion, le sadisme secret que cachait l’idéalisation de ses désirs.

Jean Guillaumin, “Honte, culpabilité, dépression“, in Revue Française de Psychanalyse, t. XXXVII, no. 5, (1973), p. 1667

P.

Phallus signifier marks the Other by Jacques Lacan

The main of what I’ve brought you by describing the phallus’s function, is that it is this signifier that marks what the Other desires as himself is, as real Other, as human Other, is marked in his economy by the signifier.

L’essentiel de ce que je vous ai apporté en vous décrivant la fonction du phallus, c’est qu’il est ce signifiant qui marque ce que l’Autre désire en tant que lui-même, comme Autre réel, Autre humain, il est dans son économie d’être marqué par le signifiant.

LACAN J., Le séminaire livre V, Les formations de l’inconscient (1957-1958), Seuil, Paris, 1998, p. 366

P.

Phallus marks what the Other desires by Jacques Lacan

Most of what I’ve brought you by describing the function of the phallus, is that the phallus is this signifer which marks what the Other desires, as himself, as a real Other, a human Other, he is, in his self-being economy, marked by the signifier. […] Precisely; this is to the extent that the Other is marked by the signifier that the subject can – and can only by, through this Other – recognize that he is marked too by the signifier, that is to say : there is always something that remains beyond what can be satisfied through the signifier, which means through the demand.

L’essentiel de ce que je vous ai apporté en vous décrivant la fonction du phallus, c’est qu’il est ce signifiant qui marque ce que l’Autre désire en tant que lui-même, comme Autre réel, Autre humain, il est dans son économie d’être marqué par le signifiant. […] C’est précisément dans la mesure où l’Autre est marqué par le signifiant que le sujet peut – et ne peut que par là, par l’intermédiaire de cet Autre – reconnaître que lui aussi est marqué par le signifiant, c’est-à-dire qu’il y a toujours quelque chose qui reste au-delà de ce qui peut se satisfaire par l’intermédiaire du signifiant, c’est-à-dire par la demande.

Jacques Lacan, Le séminaire livre V, Les formations de l’inconscient (1957-1958), Seuil, Paris, 1998, p. 366