P.

Phallic function does not contradict Freud by Luce Irigaray

This formulation of a dialectic of sexual relations through the phallic function does not contradict Lacan‘s maintenance of the castration complex in girls as defined by Freud — that is, her lack of having the phallus — and her subsequent entry into the Oedipus complex — or the desire to receive the phallus from the one presumed to have it, the father. Similarly, the importance of ‘penis envy’ in women is not challenged but is further elaborated in its structural dimension.

Luce Irigaray

Cette formulation d’une dialectique des rapports sexués par la fonction phallique ne contrarie en rien le maintien, par Lacan, du complexe de castration de la fille tel qu’il a été défini par Freud – soit son manque à avoir le phallus – et son entrée consécutive dans le complexe d’Œdipe – ou désir de recevoir le phallus de qui est supposé l’avoir, le père. De même, l’importance de “l’envie du pénis” chez la femme n’est pas remise en cause mais davantage élaborée dans sa dimension structurale.

Luce Irigaray, Ce sexe qui n’en est pas un, Editions de Minuit, Paris, 1974, p. 59

C.

Castration complex makes sexual union fearsome by André Green

However, everything that the analysis of the Wolf Man individualises as a ‘constitution’ harmful to masculinity, can be reversed into a positive value, applied to femininity. And this is the explanation of the article “On the transpositions of the impulses more particularly in anal eroticism” where the penis-baby-feces equivalence is defended as illuminating the vicissitudes of normal feminine sexuality, whereas the same constellation is burdened with a heavy pathological incidence in the Wolf Man. At this point, Freud completes his psychopathology of love life by writing the Taboo of Virginity. Henceforth, the male castration complex is no longer considered only from the angle of the male impotence that results from it, but also from that of what the woman would gain as acquired power by this means by chastising the man. Thus we move from the action of the castrating father to that of the castrating woman. The father deprives without receiving anything other than the preservation of his hegemonic power; the woman, on the other hand, would appropriate what belonged to the man, which she seizes for her own benefit. The castration anxiety emanating from the father was a regulator of sexuality intended to combat its excesses in incestuous confinement. By its extension to the role of the woman (and not of the mother) the castration complex no longer regulates sexuality, it makes sexual union fearsome when it does not become impossible. The evolution of the castration complex in Freud’s work inclines more and more to insist on its narcissistic consequences (the wound inflicted on bodily integrity and self-image). It also induces a narcissistic regression (the fear of the object, the refusal of otherness, the inclination to the inversion of the Oedipus complex) that can go as far as psychosis. It is not irrelevant to note that this evolution coincides with the progressive accentuation of women penis envy in the theory.

Cependant tout ce que l’analyse de l’Homme aux loups individualise comme « constitution » dommageable à la masculinité, peut être renversé en valeur positive, appliqué à la féminité. Et c’est l’explication de l’article « Sur les transpositions des pulsions plus particulièrement dans l’érotisme anal » où est défendue l’équivalence pénis-bébé-fèces éclairant les vicissitudes de la sexualité féminine normale, alors que la même constellation se retrouve grevée d’une lourde incidence pathologique chez l’Homme aux loups. A ce moment, Freud complète sa psychopathologie de la vie amoureuse en écrivant le Tabou de la virginité. Désormais, le complexe de castration masculin n’est plus seulement envisagé sous l’angle de l’impuissance masculine qui en résulte, mais aussi sous celui de ce que la femme en retirerait comme puissance acquise par ce moyen en châtrant l’homme. Ainsi on passe de l’action du père castrateur à celle de la femme castratrice. Le père prive sans rien recevoir d’autre que la conservation de son pouvoir hégémonique ; la femme, elle, s’approprierait ce qui était à l’homme dont elle s’empare à son profit. L’angoisse de castration émanant du père était un régulateur de la sexualité destiné à combattre les excès de celle-ci dans l’enfermement incestueux. Par son extension au rôle de la femme (et non de la mère) le complexe de castration ne régule plus la sexualité, il rend l’union sexuelle redoutable quand elle n’en devient pas impossible. L’évolution du complexe de castration dans l’œuvre de Freud incline toujours davantage à insister sur ses conséquences narcissiques (la blessure infligée à l’intégrité corporelle et à l’image de soi). Il est aussi inducteur d’une régression narcissique (la crainte de l’objet, le refus de l’altérité, l’inclination à l’inversion du complexe d’Œdipe) pouvant aller jusqu’à la psychose. Il n’est pas indifférent de noter que cette évolution coïncide avec l’accentuation progressive de l’envie du pénis chez la femme dans la théorie.

André Green, « Le complexe de castration chez Freud », dans : André Green éd., Le complexe de castration. Paris, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2007, p. 35-70. URL : https://www.cairn.info/le-complexe-de-castration–9782130560173-page-35.htm

P.

Psychoanalysis takes for granted unexplained facts by Simone de Beauvoir

The existing is a sexed body; in its relations to the other existing which are also sexed bodies, sexuality is thus always engaged; but if body and sexuality are concrete expressions of the existence, it is also from this one we may discover its meanings: for lack of this perspective psychoanalysis takes for granted unexplained facts. For example, we are told that the girl is ashamed to urinate squatting, bare buttocks: but what is shame? In the same way, before asking if the male is proud because he has a penis or if in the penis his pride is expressed, it is necessary to know what pride is and how the pretentiousness of the subject can be incarnated in an object.

L’existant est un corps sexué ; dans ses rapports aux autres existants qui sont aussi des corps sexués, la sexualité est donc toujours engagée ; mais si corps et sexualité sont des expressions concrètes de l’existence, c’est aussi à partir de celle-ci qu’on peut en découvrir les significations : faute de cette perspective la psychanalyse prend pour accordés des faits inexpliqués. Par exemple, on nous dit que la fillette a honte d’uriner accroupie, les fesses nues: mais qu’est-ce que la honte ? de même, avant de se demander si le mâle est orgueilleux parce qu’il a un pénis ou si dans le pénis s’exprime son orgueil il faut savoir ce qu’est l’orgueil et comment la prétention du sujet peut s’incarner en un objet.

Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, I – Les faits et les mythes (1949), Paris, Gallimard, 2012, p. 89

P.

Phallus function as a synecdoche by Judith Butler

The phallus functions as a synecdoche, for insofar as it is a figure of the penis*, it constitutes an idealization and isolation of a body part and, further, the investment of that part with the force of symbolic law.

Judith ButlerBodies That Matter – On the Discursive Limits of SexRoutledge, 1993, p. 139

Le phallus fonctionne comme une synecdoque car, dans la mesure où il est une représentation du pénis*, il constitue l’idéalisation et l’isolement d’une partie du corps, cette partie étant en outre investie de la force de la loi symbolique.

Judith ButlerCes corps qui comptent – De la matérialité et des limites discursives du «sexe» (1993), Editions Amsterdam, Paris, 2018, p. 207

*Here, Butler explicitly makes a conjecture. She retains a slight reservation about this assertion.

P.

Phallus may symbolize other part of the body by Judith Butler

Suggesting phallus may symbolize other parts of the body than the penis is not incompatible with the Lacanian scheme.

Judith ButlerBodies That Matter – On the Discursive Limits of SexRoutledge, 1993

Suggérer que la phallus puisse symboliser d’autres parties du corps que le pénis n’est pas incompatible avec le schème lacanien.

Judith ButlerCes corps qui comptent – De la matérialité et des limites discursives du «sexe» (1993) Editions Amsterdam, Paris, 2018, p. 133

Judith ButlerCes corps qui comptent – De la matérialité et des limites discursives du «sexe» (1993) Editions Amsterdam, Paris, 2018, p. 133

S.

Sight of Medusas and erection by Sigmund Freud

The sight of Medusa’s head makes rigid with fright, change the viewer to stone. Same origin derived from the castration complex and even change affect. Cause become rigid means erection, therefore, in the original situation, consolation brougth to the viewer. He still has a penis, he assures of it by becoming himself rigid.

La vue de la tête de Méduse rend rigide d’effroi, change le spectateur en pierre. Même origine tirée du complexe de castration et même changement d’affect. Car devenir rigide signifie érection, donc, dans la situation originelle, consolation apportée au spectateur. Il a encore un pénis, il s’en assure en devenant lui-même rigide.

Sigmund Freud, La tête de méduse (1922) in Revue française de psychanalyse, Paris, PUF, 1977, p. 451