P.

Paranoia : self-reproach as projection by Sigmund Freud

It only remains for me now to employ what has been learned from this case of paranoia for making a comparison between paranoia and obsessional neurosis. In each of them, repression has been shown to be the nucleus of the psychical mechanism, and in each what has been repressed is a sexual experience in childhood. In this case of paranoia, too, every obsession sprang from repression; the symptoms of paranoia allow of a classification similar to the one which has proved justified for obsessional neurosis. Part of the symptoms, once again, arise from primary defence – namely, all the delusional ideas which are characterized by distrust and suspicion and which are concerned with ideas of being persecuted by others. In obsessional neurosis the initial self-reproach has been repressed by the formation of the primary symptom of defence: self-distrust. With this, the self-reproach is acknowledged as justified; and, to weigh against this, the conscientiousness which the subject has acquired during his healthy interval now protects him from giving credence to the self-reproaches which return in the form of obsessional ideas. In paranoia, the self-reproach is repressed in a manner which may be described as projection. It is repressed by erecting the defensive symptom of distrust of other people. In this way the subject withdraws his acknowledgement of the self-reproach; and, as if to make up for this, he is deprived of a protection against the self-reproaches which return in his delusional ideas.

Sigmund Freud, FURTHER REMARKS ON THE NEURO-PSYCHOSES OF DEFENCE (1896), Click to access neuropsyremark.pdf

Il ne me reste plus qu’à utiliser ce que nous a appris ce cas de paranoïa pour une comparaison de la paranoïa et de la névrose obsessionnelle. Dans l’une et dans l’autre, il est montré que le refoulement est le noyau du mécanisme psychique, et le refoulé est dans les deux cas une expérience de l’enfance. Dans ce cas de paranoïa aussi, toute compulsion provient du refoulement ; les symptômes de la paranoïa admettent une classification semblable à celle qui s’est révélée justifiée pour la névrose obsessionnelle. Ici aussi, une partie des symptômes naît de la défense primaire : toutes les idées délirantes de méfiance, de suspicion, de persécution par les autres. Dans la névrose obsessionnelle, le reproche initial a été refoulé par formation du symptôme primaire de défense : la méfiance à l’égard de soi-même. De ce fait, le reproche est reconnu comme justifié ; en compensation, l’importance acquise, pendant l’intervalle sain, par la scrupulosité protège le sujet d’avoir à accorder sa croyance au reproche qui fait retour sous forme de représentations obsédantes. Dans la paranoïa, le reproche est refoulé sur une voie qu’on peut désigner comme projection, et le symptôme de défense qui est érigé est celui de la méfiance à l’égard des autres ; la reconnaissance est ainsi refusée au reproche, et, comme par représailles, il n’existe aucune protection contre les reproches qui font retour dans les idées délirantes.

https://www.biusante.parisdescartes.fr/normastim/biblio/cherici_20150213_01.pdf

Sigmund Freud, “Nouvelles remarques sur les psychonévroses de défense” in Névrose, Psychose et Perversion, PUF, Paris, p. 80

&.

“masculine” and “feminine” by Sigmund Freud

But psychoanalysis cannot elucidate the intrinsic nature of what in conventional or in biological phraseology is termed “masculine” and “feminine”: it simply takes over the two concepts and makes them the foundation of its work. When we attempt to reduce them further, we find masculinity vanishing into activity and femininity into passivity, and that does not tell us enough.

Quant à l’essence de ce que, au sens conventionnel ou au sens biologique, on nomme “masculin” et le “féminin”, la psychanalyse ne peut l’élucider; elle reprend à son compte les deux concepts et les met a la base de ses travaux. Si l’on tente de les ramener à des principes plus originaires, la masculinité se volatilise en activité, et la féminité en passivité, ce qui est trop peu.

Sigmund Freud, “Psychogénèse d’un cas d’homosexualité féminine” in Névrose, psychose et perversion (1973), PUF, 2004, p. 270


English Pdf : “The psychogenesis of a case of female Homosexuality”

K.

Killing an object with whom he has identified himself by Sigmund Freud

For analysis has explained the enigma of suicide in the following way: probably no one finds the mental energy required to kill himself unless, in the first place, in doing so he is at the same time killing an object with whom he has identified himself, and, in the second place, is turning against himself a death-wish which had been directed against someone else.  Nor need the regular discovery of these unconscious death-wishes in those who have attempted suicide surprise us (any more than it ought to make us think that it confirms our deductions), since the unconscious of all human beings is full enough of such death-wishes, even against those they love

En effet l’analyse nous a fourni pour l’énigme du suicide cette explication, que peut-être personne ne trouve l’énergie psychique pour se tuer si premièrement il ne tue pas du même coup un objet avec lequel il s’est identifié, et deuxièmement ne retourne par là contre lui-même un désir de mort qui était dirigé contre une autre personne. La découverte régulière de ces désirs de mort inconscients chez le suicidaire n’est d’ailleurs pas pour nous étonner, ni non plus pour nous en imposer à titre de confirmation de nos déductions, car l’inconscient de tous les vivants est rempli de ces désirs de mort, même contre des personnes au demeurant aimées.

Sigmund Freud, “Psychogénèse d’un cas d’homosexualité féminine” in Névrose, psychose et perversion (1973), PUF, 2004, p. 261

D.

Delirium as a piece to glue the flaw by Sigmund Freud

With regard to deliriums, some analyses have taught us that madness is used there as a piece that is initially glued where there had occurred a flaw in the relationship of the ego to the outside world. If the solution of the conflict with the outside world does not yet appear to us more clearly than it does now, it is because in the clinical picture of psychosis, manifestations of the pathogenic process are often covered by those of an attempt at healing or reconstruction.

En ce qui concerne les délires quelques analyses nous ont appris que la folie y est employée comme une pièce qu’on colle là initialement s’était produite une faille dans la relation du moi au monde extérieur. Si la solution du conflit avec le monde extérieur ne nous apparaît pas encore avec plus de netteté qu’elle ne le fait maintenant, c’est que dans le tableau clinique de la psychose les manifestations du processus pathogène sont souvent recouvertes par celles d’une tentative de guérison ou de reconstruction.

Sigmund Freud, “Névrose et Psychose” in Névrose, psychose et perversion (1973), PUF, 2004, p. 285

D.

Difference between a neurosis and a psychosis by Sigmund Freud

In connection with a train of thought raised in other quarters, which was concerned with the origin and prevention of the psychoses, a simple formula has now occurred to me which deals with what is perhaps the most important genetic difference between a neurosis and a psychosis: neurosis is the result of a conflict between the ego and its id, whereas psychosis in the analogous outcome of a similar disturbance in the relations between the ego and the external world.

C’est dans le cadre d’un ensemble de réflexions suscitées par ailleurs, et qui avaient pour objet l’origine et la prévention des psychoses, qu’il m’est venu une formule simple concernant la différence génétique peut-être la plus importante qui soit entre la névrose et la psychose : la névrose serait le résultat d’un conflit entre le moi et son ça, la psychose, elle, l’issue analogue d’un trouble équivalent dans les relations entre le moi et le monde extérieur.

 
Sigmund Freud, « Névrose et psychose » (1924) in Névrose, psychose et perversion, Paris, PUF, 2008, p.282

O.

Organ endowed with bilateral contract by Sigmund Freud

Sexual pleasure is not just attached to the function of the genitals; the mouth is the kiss as well as food and communicate through word, eyes not only see the outside world changes important for the preservation of life, but also the properties of objects in which they are raised rank as objects of choice in love, and which their “attractions”. It is confirmed then it is not easy for anyone to serve two masters at once. More intimate relationship is an organ endowed with this function bilateral contracts with one of the great drives, the more he refuses to another.

Le plaisir sexuel n’est pas simplement rattaché à la fonction des organes génitaux ; la bouche sert au baiser aussi bien qu’à manger et à communiquer par la parole, les yeux ne perçoivent pas seulement les modifications du monde extérieur importantes pour la conservation de la vie, mais aussi les propriétés des objets par lesquelles ceux-ci sont élevés au rang d’objets du choix amoureux, et qui sont leurs “attraits”. Il se confirme alors qu’il n’est facile pour personne de servir deux maîtres à la fois. Plus est intime la relation qu’un organe doué de cette fonction bilatérale contracte avec l’une des grandes pulsions, plus il se refuse à l’autre.

Sigmund Freud, Trouble psychogène de la vision (1910) in Névrose, Psychose et Perversion, PUF, Paris, 2004, p.171

F.

Features of a patient’s history by Sigmund Freud

I consider abuse distort the features of a patient’s history, when communicating, for any reason whatsoever, be it the best, because it is impossible to know what aspect of the case will retain a reader, who’s judging by itself, and which thus runs him the risk of causing error.

Je considère comme un abus de déformer les traits d’une histoire de malade, lors de sa communication, pour quelque motif que ce soit, fût-il le meilleur, parce qu’il est impossible de savoir quel aspect du cas retiendra un lecteur jugeant par lui-même, et qu’on court ainsi le danger d’induire ce dernier en erreur.

Sigmund Freud, “Communication d’un cas de paranoïa en contradiction avec la théorie psychanalytique” (1915), in Névrose, Psychose et Perversion, PUF, paris, 1973, p.209