S.

Symbiosis between misogyny and white supremacy by ADL

There is a robust symbiosis between misogyny and white supremacy; the two ideologies are powerfully intertwined. While not all misogynists are racists, and not every white supremacist is a misogynist, a deep-seated loathing of women acts as a connective tissue between many white supremacists, especially those in the alt right, and their lesser-known brothers in hate like incels (involuntary celibates), MRAs (Men’s Rights Activists) and PUAs (Pick Up Artists). This cross-pollination means the largely anonymous outrage of the men’s rights arena acts as a bridge to the white supremacist and anti-Semitic ideology of the alt right. After all, it’s not a huge leap from “women’s quest for equal rights threatens my stature as a man” to “minorities’ and women’s quests for equal rights threaten my stature as a white man.”

Anti-Defamation League

Il existe une solide symbiose entre misogynie et suprématie blanche ; les deux idéologies sont fortement imbriquées. Bien que tous les misogynes ne soient pas racistes et que tous les suprémacistes blancs ne soient pas misogynes, un profond dégoût des femmes sert de tissu conjonctif entre de nombreux suprémacistes blancs, en particulier ceux d’extrême-droite, et leurs frères de haine moins connus comme les Incels (célibataires involontaires), les MRA (activistes des droits de l’homme-au-masculin) et les PUA (artistes de la drague). Cette pollinisation croisée signifie que l’indignation largement anonyme de l’arène des droits de l’homme sert de pont à l’idéologie suprématiste blanche et antisémite de l’extrême-droite. Après tout, il n’y a pas un grand pas à faire entre “la quête des femmes pour l’égalité des droits menace ma stature d’homme” et “la quête des minorités et des femmes pour l’égalité des droits menace ma stature d’homme blanc”.

Anti-Defamation League

ADL, When Women are the Enemy: The Intersection of Misogyny and White Supremacy, 2018

T.

Three grossly different types of stigma by Erving Goffman

Three grossly different types of stigma may be mentioned. First there are abominations of the body – the various physical deformities. Next there are blemishes of individual character perceived as weak will, domineering or unnatural passions, treacherous and rigid beliefs, and dishonesty, these being inferred from a known record of, for example, mental disorder, imprisonment, addiction, alcoholism, homosexuality, unemployment, suicidal attempts, and radical political behaviour. Finally there are the tribal stigma of race, nation, and religion, these being stigma that can be transmitted through lineages and equally contaminate all members of a family.

En gros, on peut distinguer trois types de stigmates. En premier lieu, il y a les monstruosités du corps les diverses difformités. Ensuite, on trouve les tares du caractère qui, aux yeux d’autrui, prennent l’aspect d’un manque de volonté, de passions irrépressibles ou antinaturelles, de croyances égarées et rigides, de malhonnêteté, et dont on infère l’existence chez un individu parce que l’on sait qu’il est ou a été, par exemple, mentalement dérangé, emprisonné, drogué, alcoolique, homosexuel, chômeur, suicidaire ou d’extrême-gauche. Enfin, il y a ces stigmates tribaux que sont la race, la nationalité et la religion, qui peuvent se transmettre de génération en génération et contaminer également tous les membres d’une famille.

Erving GoffmanStigmate – les usages sociaux des handicaps (1963), Trad. Alain Kihm, Les éditions de minuit, 1975, Paris, p. 14

C.

Césaire: “Hitler is not dead” by Frantz Fanon

I Feel that I can still hear Césaire: “When I turn on my radio, when I hear that Negroes have been lynched in America, I say that we have been lied to: Hitler is not dead; when I turn on my radio, when I learn that Jews have been insulted, mistreated, persecuted, I say that we have been lied to: Hitler is not dead; when, finally, I turn on my radio and hear that in Africa forced labor has been inaugurated and legalized, I say that we have certainly been lied to: Hitler is not dead.” (FN : Quoted from memory – Discours Politiques of the election campaign of 1945, Fort-de-France.)

Frantz FanonBlack skin, White Masks, Tr. Charles Lam Markmann, Pluto Press, London, 1986, p. 90

Il nous semble encore entendre Césaire : « Quand je tourne le bouton de ma radio, que j’entends qu’en Amérique des nègres sont lynchés, je dis qu’on nous a menti: Hitler n’est pas mort; quand je tourne le bouton de ma radio, que j’apprends que des Juifs sont insultés, méprisés, pogromisés, je dis qu’on nous a menti: Hitler n’est pas mort; que je tourne enfin le bouton de ma radio et que j’apprenne qu’en Afrique le travail forcé est institué, légalisé, je dis que, véritablement, on nous a menti: Hitler n’est pas mort. » (NBP 10 : Cité de mémoire. – Discours politiques, Campagne électorale 1945, Fort-de-France.)

Frantz FanonPeau noire, Masques blancs (1952), Paris, Le Seul, 1971, p. 74
M.

My color shouldn’t be regarded as a flaw by Frantz Fanon

In no way should my color be regarded as a flaw. From the moment the Negro accepts the separation imposed by the European he has no further respite, and “is it not understandable that thenceforward he will try to elevate himself to the white man’s level? To elevate himself in the range of colors to which he attributes a kind of hierarchy?” We shall see that another solution is possible. It implies a restructuring of the world.

Frantz FanonBlack skin, White Masks, Tr. Charles Lam Markmann, Pluto Press, London, 1986, p. 81 – 82

En aucune façon ma couleur ne doit être ressentie comme une tare. A partir du moment où le nègre accepte le clivage imposé par l’Européen, il n’a plus de répit et, « dès lors, n’est-il pas compréhensible qu’il essaie de s’élever jusqu’au Blanc? S’élever dans la gamme des couleurs auxquelles il assigne une sorte de hiérarchie ³3 ? » Nous verrons qu’une autre solution est possible. Elle implique une restructuration du monde.

Frantz FanonPeau noire, Masques blancs (1952), Paris, Le Seul, 1971, p. 68

I.

Intelligence has never saved anyone by Frantz Fanon

What is there to say? Purely and simply this: When a bachelor of philosophy from the Antilles refuses to apply for certification as a teacher on the ground of his color, I say that philosophy has never saved anyone. When someone else strives and strains to prove to me that black men are as intelligent as white men, I say that intelligence has never saved anyone; and that is true, for, if philosophy and intelligence are invoked to proclaim the equality of men, they have also been employed to justify the extermination of men.

Frantz FanonBlack skin, White Masks, Tr. Charles Lam Markmann, Pluto Press, London, 1986, p. 28 – 29

Qu’est-ce à dire ? Tout simplement ceci : lorsqu’un Antillais licencié en philosophie déclare ne pas présenter l’agrégation, alléguant sa couleur, je dis que la philosophie n’a jamais sauvé personne. Quand un autre s’acharne à me prouver que les Noirs sont aussi intelligents que les Blancs, je dis : l’intelligence non plus n’a jamais sauvé personne, et cela est vrai, car si c’est au nom de l’intelligence et de la philosophie que l’on proclame l’égalité des hommes, c’est en leur nom aussi qu’on décide leur extermination.

Frantz FanonPeau noire, Masques blancs (1952), Paris, Le Seul, 1971, p. 24