T.

Two primal instincts-Eros and the death-instinct by Sigmund Freud

Here we are dealing with the ultimate things which psychological research can learn about; the behaviour of the two primal instincts, their distribution, mingling and defusion things which we cannot think of as being confined to a single province of the mental apparatus, the id, the ego or the superego. No stronger impression arises from the resistances during the work of analysis than of there being a force which is defending itself by every possible means against recovery and which is resolved to hold on to illness and suffering. One portion of this force has been recognized by us, undoubt edly with justice, as the sense of guilt and need for punishment, and has been localized by us in the ego’s relation to the superego. But this is only the portion of it which is, as it were, psychically bound by the superego and thus becomes recognizable; other quotas of the same force, whether bound or free, may be at work in other, unspecified places. If we take into consideration the total picture made up of the phenomena of masochism immanent in so many people, the negative therapeutic reaction and the sense of guilt found in so many neurotics, we shall no longer be able to adhere to the belief that mental events are exclusively governed by the desire* for pleasure. These phenomena are unmistakable indications of the presence of a power in mental life which we call the instinct of aggression or of destruction according to its aims, and which we trace back to the original death instinct of living matter. It is not a question of an antithesis between an optimistic and a pessimistic theory of life. Only by the concurrent or mutually opposing action of the two primal instincts-Eros and the death-instinct, never by one or the other alone, can we explain the rich multiplicity of the phenomena of life.

Sigmund Freud, “Analysis Terminable and Interminable” (1937), Standard Edition Vol XXIII, Trans. James Strachey, The Hogarth Press, London, 1964, pp. 242-243

Il s’agit ici du dernier point que l’exploration psychologique puisse de toute façon reconnaître, le comportement des deux pulsions originaires, leur répartition, mélange et démixtion, choses qu’il ne faut pas représenter limitées à une seule et unique province de l’appareil animique – ça, moi et surmoi. Il n’est pas d’impression émanant des résistances lors du travail analytique qui soit plus puissante que celle donnée par une force qui se défend par tous les moyens contre la guérison et veut absolument rester attachée à la maladie et à la souffrance. Une part de cette force, nous l’avons, sans aucun doute à bon droit, identifiée comme conscience de culpabilité et besoin de punition, et localisée dans le rapport du moi au surmoi. Mais il s’agit que de cette part qui est en quelque sorte psychiquement liée par le surmoi et devient de cette façon connaissable; d’autres montants de cette même force doivent être à l’œuvre, on ne sait trop où, sous une forme liée ou libre. Si l’on considère dans son ensemble le tableau dans lequel se regroupent les manifestations du masochisme immanent de tant de personnes, celles de la réaction thérapeutique négative et de la conscience de culpabilité des névrosés, on ne pourra plus adhérer à la croyance que l’advenir animique est exclusivement dominé par la tendance* au plaisir. Ces phénomènes sont des indices impossibles à méconnaître de l’existence dans la vie d’âme d’une puissance que d’après ses buts nous appelons pulsion d’agression ou de destruction et que nous faisons dériver de la pulsion de mort originelle de la matière douée de vie. Il n’est pas question d’une opposition entre une théorie de vie optimiste et une théorie pessimiste; seule l’action conjointe et antagoniste des deux pulsions originaires, Eros et pulsion de mort, explique la bigarrure des manifestations de la vie, jamais une seule d’entre elles.

Sigmund FreudL’analyse finie et l’analyse infinie (1937), PUF, Paris, 2021, pp. 32-33

Sigmund FreudL’analyse finie et l’analyse infinie (1937), PUF, Paris, 2021, pp. 32-33

*Translation Note :
What Strachey translated into “desire” was bring to french as “tendance” – a trend.
In the source text in German – Sigmund Freud, Internationale zeitschrift für psychoanalyse XXIII (2) (1937), p. 232,
the word is “Luststreben” : which may mean “aspiration for pleasure”. Here is the german sentence :

Hält man sich das Bild in seiner Gesamtheit vor, zu dem sich die Erscheinungen des immanenten Masochismus so vieler Personen, der negativen therapeutischen Reaktion und des Schuldbewußtseins der Neurotiker zusammensetzen, so wird man nicht mehr dem Glauben anhängen können, daß das seelische Geschehen aus schließlich vom Luststreben beherrscht wird.

N.

Normality in general : an ideal fiction by Sigmund Freud

As is well known, the analytic situation consists in our allying ourselves with the ego of the person under treatment, in order to subdue portions of his id which are uncontrolled-that is to say to include them in the synthesis of his ego. The fact that a co-operation of this kind habitually fails in the case of psychotics affords us a first solid footing for our judgement. The ego, if we are to be able to make such a pact with it, must be a normal one. But a normal ego of this sort is, like normality in general, an ideal fiction. The abnormal ego, which is unserviceable for our purposes, is unfortunately no fiction. Every normal person, in fact, is only normal on the average. His ego approximates to that of the psychotic in some part or other and to a greater or lesser extent; and the degree of its remoteness from one end of the series and of its proximity to the other will furnish us with a provisional measure of what we have so indefinitely termed an ‘alteration of the ego’.

Sigmund Freud, “Analysis Terminable and Interminable” (1937), Standard Edition Vol XXIII, Trans. James Strachey, The Hogarth Press, London, 1964, p. 235

La situation analytique consiste, comme on sait, en ce que nous nous alliions au moi de la personne objet pour soumettre les parts non dominées de son ça, donc pour les intégrer dans la synthèse du moi. Le fait qu’une telle collaboration échoue régulièrement chez le psychotique confère à notre jugement un premier point d’appui. Le moi avec lequel nous pouvons conclure un tel pacte doit être un moi normal. Mais un tel moi-normal est, comme la normalité en général, une fiction d’idéal. Le moi anormal, inutilisable pour nos visées, n’en est malheureusement pas une. Toute personne normale n’est en fait que moyennement normale, son moi se rapproche de celui du psychotique dans telle ou telle partie, dans une plus ou moins grande mesure, et le degré d’éloignement par rapport à l’une des extrémités de la série et de rapprochement par rapport à l’autre nous servira provisoirement de mesure pour cette modification du moi caractérisée de façon si imprécise.

Sigmund FreudL’analyse finie et l’analyse infinie (1937), PUF, Paris, 2021, p. 24

Sigmund FreudL’analyse finie et l’analyse infinie (1937), PUF, Paris, 2021, p. 24

S.

Subject is what the signifier represents for another signifier by Jacques Lacan

The effect of the language, it’s the cause introduced into the subject. By this effect, he is not a cause of himself, he carries within him the worm of the cause that splits him. That’s why its cause, it’s the signifier without which there would be no subject in the real. But this subject, it’s what the signifier represents, and it can represent nothing but for another signifier: to which, from then, the listening subject is reduced. The subject, then, we’re not talking to him. It/Id* talks for him, and that’s where he apprehends himself, all the more so because before, simply because it is addressed to him, he disappears as a subject under the signifier he is becoming, he was absolutely nothing.

L’effet de langage, c’est la cause introduite dans le sujet. Par cet effet il n’est pas cause de lui-même, il porte en lui le ver de la cause qui le refend. Car sa cause, c’est le signifiant sans lequel il n’y aurait aucun sujet dans le réel. Mais ce sujet, c’est ce que le signifiant représente, et il ne saurait rien représenter que pour un autre signifiant : à quoi dès lors se réduit le sujet qui écoute. Le sujet donc, on ne lui parle pas. Ça parle de lui, et c’est là qu’il s’appréhende, et ce d’autant plus forcément qu’avant que du seul fait que ça s’adresse à lui, il disparaisse comme sujet sous le signifiant qu’il devient, il n’était absolument rien. 

*The equivoqual “ça” in french has no direct correspondance in english. Here it refers to the Id concept in the Freudian second topic.

Jacques Lacan, Écrits. 2 : “Position de l’inconscient – Congrès de Bonneval – reprise de 1960 en 1964”, Nouvelle éd., Paris, Ed. du Seuil, 1999, p. 315

E.

Ego is a grammarians invention by Otto Weininger

Lichtenberg, who, after Hume, also battled with the ego, was still bolder. As a philosopher of impersonality, he corrects our verbal “I think”, into an objective “it thinks”, thereby showing ego is a grammarians invention (Hume also ended his presentation explaining any dissension about identity as a quarrel of words).

Lichtenberg, qui, venu après Hume, est également parti en guerre contre le moi, a été plus hardi encore. Philosophe de l’impersonnalité, il corrige notre « je pense » verbal, en un objectif « cela pense » voulant montrer par là que le moi est une invention de grammairiens (Hume aussi finissait son exposé en expliquant toute dissension au sujet de l’identité de la personne comme une querelle de mots).

Otto Weininger, Sexe et Caractère (1903) (Editions l’age d’homme). Trad. D. Renaud. Editions l’age d’homme. Lausanne, 1975, p. 134-135

Disclaimer : The works of Weininger are to read knowing the terrible destcruction power they supported, after his own death, against Jewish People, and against Women in general. His texts are sources to understand the common roots between antismetism and antifeminism.

S.

Shame turns the speaking being like a glove by David Bernard

Shame turns the speaking being like a glove, brings out from the bottom of his image his ontological and shameful lining, this nothing, nothing but th(a)t.*

La honte retourne l’être parlant comme un gant, fait ressortir du fond de son image sa doublure ontologique et honteuse, ce rien sinon ç(a).

*Sorry we didn’t find the way to translate the equivoqual of “ç(a)” in french. “ç(a)” mixes the lacanian concept of little a object, and the freudian “ça“, classicaly translated by id in english texts.

David Bernard, « De la honte à l’hontologie », Champ lacanien, 2006/2 (N° 4), p. 185-194.
DOI : 10.3917/chla.004.0185.
URL : https://www.cairn.info/revue-champ-lacanien-2006-2-page-185.htm

I.

Ideal is to the Super-Ego what Drive is to the Id by André Green

On many occasions we have insisted on what Freud described in 1923 and on which he has never ceased to work since that date as an order of phenomena specific to the Super-Ego: the function of the ideal, which is to the Super-Ego what the drive is to the Id and what perception is to the Ego

A plusieurs reprises nous avons insisté sur ce que Freud a décrit en 1923 et sur quoi il n’a cessé de revenir depuis cette date comme ordre de phénomènes propres au Sur-Moi: la fonction de l’idéal, qui est au Sur-Moi ce que la pulsion est au Ça et la perception au Moi.

André Green, “Le narcissisme moral” in Revue Française de Psychanalyse Tome XXXIII, Paris, 1969, p. 359

D.

Difference between a neurosis and a psychosis by Sigmund Freud

In connection with a train of thought raised in other quarters, which was concerned with the origin and prevention of the psychoses, a simple formula has now occurred to me which deals with what is perhaps the most important genetic difference between a neurosis and a psychosis: neurosis is the result of a conflict between the ego and its id, whereas psychosis in the analogous outcome of a similar disturbance in the relations between the ego and the external world.

C’est dans le cadre d’un ensemble de réflexions suscitées par ailleurs, et qui avaient pour objet l’origine et la prévention des psychoses, qu’il m’est venu une formule simple concernant la différence génétique peut-être la plus importante qui soit entre la névrose et la psychose : la névrose serait le résultat d’un conflit entre le moi et son ça, la psychose, elle, l’issue analogue d’un trouble équivalent dans les relations entre le moi et le monde extérieur.

 
Sigmund Freud, « Névrose et psychose » (1924) in Névrose, psychose et perversion, Paris, PUF, 2008, p.282