Œ.

Œdipus : “All is well” by Albert Camus

But crushing truths perish from being acknowledged. Thus, Œdipus at the outset obeys fate without knowing it. But from the moment he knows, his tragedy begins. Yet at the same moment, blind and desperate, he realizes that the only bond linking him to the world is the cool hand of a girl. Then a tremendous remark rings out: “Despite so many ordeals, my advanced age and the nobility of my soul make me conclude that all is well.” Sophocles’ Œdipus, like Dostoevsky’s Kirilov, thus gives the recipe for the absurd victory. Ancient wisdom confirms modern heroism.

Albert Camus, The Myth Of Sisyphus And Other Essays, Trans. J. O’Brien, 1955, p. 77

Mais les vérités écrasantes périssent d’être reconnues. Ainsi, Œdipe obéit d’abord au destin sans le savoir. A partir du moment où il sait, sa tragédie commence. Mais dans le même instant, aveugle et désespéré, il reconnaît que le seul lien qui le rattache au monde, c’est la main fraîche d’une jeune fille. Une parole démesurée retentit alors: « Malgré tant d’épreuves, mon âge avancé et la grandeur de mon âme me font juger que tout est bien. » L’Œdipe de Sophocle, comme le Kirilov de Dostoïevski, donne ainsi la formule de la victoire absurde. La sagesse antique rejoint l’héroïsme moderne. 

Albert Camus, Le mythe de Sisyphe (1942), Gallimard Folio, Paris, 2021, pp. 166 – 167

Albert Camus, Le mythe de Sisyphe (1942), Gallimard Folio, Paris, 2021, pp. 166 – 167

S.

Sight of Medusas and erection by Sigmund Freud

The sight of Medusa’s head makes rigid with fright, change the viewer to stone. Same origin derived from the castration complex and even change affect. Cause become rigid means erection, therefore, in the original situation, consolation brougth to the viewer. He still has a penis, he assures of it by becoming himself rigid.

La vue de la tête de Méduse rend rigide d’effroi, change le spectateur en pierre. Même origine tirée du complexe de castration et même changement d’affect. Car devenir rigide signifie érection, donc, dans la situation originelle, consolation apportée au spectateur. Il a encore un pénis, il s’en assure en devenant lui-même rigide.

Sigmund Freud, La tête de méduse (1922) in Revue française de psychanalyse, Paris, PUF, 1977, p. 451

E.

Eye, ocellus, and stain by Jacques Lacan

As Caillois reminds us a lot of relevance, in terms of such mimetic events, and especially that which we can discuss the function of the eyes, namely the ocelli, it is to understand if they impress – this is a fact they have this effect on the predator or the alleged victim who comes to look at – they impress by their resemblance to the eyes, or if, on the contrary, the eyes are fascinating as their relationship with the form ocelli. In other words, should not we,about that, distinguish the function of the eye of the look ?
This distinctive example, chosen as such – for his community, for his dummy, for its uniqueness – is for us a small demonstration of a function to isolate – that, say the word, of the stain. This example is valuable to us mark the pre-existence in seen of a given-to-see.

 

Comme le rappelle Caillois avec beaucoup de pertinence, s’agissant de telles manifestations mimétiques, et spécialement de celle qui peut nous évoquer la fonction des yeux, à savoir les ocelles, il s’agit de comprendre s’ils impressionnent – c’est un fait qu’ils ont cet effet sur le prédateur ou la victime présumée qui vient à les regarder – s’ils impressionnent par leur ressemblance avec des yeux, ou si, au contraire, les yeux ne sont fascinants que de la leur relation avec la forme des ocelles. Autrement dit, ne devons nous pas à ce propos distinguer la fonction de l’œil de celle du regard ?
Cet exemple distinctif, choisi comme tel – pour sa localité, pour son factice, pour son caractère exceptionnel – n’est pour nous qu’une petite manifestation d’une fonction à isoler – celle, disons le mot, de la tache. Cet exemple est précieux pour nous marquer la préexistence au vu d’un donné-à-voir.

 

Jacques Lacan, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyseSéminaire XI (1964), Paris, Points, 1990, p.86

O.

Organ endowed with bilateral contract by Sigmund Freud

Sexual pleasure is not just attached to the function of the genitals; the mouth is the kiss as well as food and communicate through word, eyes not only see the outside world changes important for the preservation of life, but also the properties of objects in which they are raised rank as objects of choice in love, and which their “attractions”. It is confirmed then it is not easy for anyone to serve two masters at once. More intimate relationship is an organ endowed with this function bilateral contracts with one of the great drives, the more he refuses to another.

Le plaisir sexuel n’est pas simplement rattaché à la fonction des organes génitaux ; la bouche sert au baiser aussi bien qu’à manger et à communiquer par la parole, les yeux ne perçoivent pas seulement les modifications du monde extérieur importantes pour la conservation de la vie, mais aussi les propriétés des objets par lesquelles ceux-ci sont élevés au rang d’objets du choix amoureux, et qui sont leurs “attraits”. Il se confirme alors qu’il n’est facile pour personne de servir deux maîtres à la fois. Plus est intime la relation qu’un organe doué de cette fonction bilatérale contracte avec l’une des grandes pulsions, plus il se refuse à l’autre.

Sigmund Freud, Trouble psychogène de la vision (1910) in Névrose, Psychose et Perversion, PUF, Paris, 2004, p.171

I.

I am looked from everywhere by Jacques Lacan

Maurice Merleau-Ponty makes now the next step by forcing the boundaries of this same phenomenology. You will see that the ways in which it will lead are not only about the phenomenology of visual, but they will also find – this is the essential point – the dependence of the visible towards what puts us under the eye of the seer. Yet is it too much to say, since this eye is not more than the metaphor of something that I would call the thrust of the seer – something before his eye. What is identified by the routes the way he tells us, is the pre-existence of a look – I see only from one point, but in my existence I am looked from everywhere.

Maurice Merleau-Ponty fait maintenant le pas suivant en forçant les limites de cette phénoménologie même. Vous verrez que les voies par où il vous mènera ne sont pas seulement de l’ordre de la phénoménologie du visuel, puisqu’elles vont à retrouver – c’est là le point essentiel – la dépendance du visible à l’égard de ce qui nous met sous l’œil du voyant. Encore est-ce trop dire, puisque cet œil n’est que la métaphore de quelque chose que j’appellerais la pousse du voyant – quelque chose d’avant son œil. Ce qu’il s’agit de cerner, par les voies du chemin qu’il nous indique, c’est la préexistence d’un regard – je ne vois que d’un point, mais dans mon existence je suis regardé de partout.

Jacques Lacan, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyseséminaire XI (1964), Points, Paris, 1973, p.84

T.

The look and eyes by Jacques Lacan

I can feel myself looked by someone I do not even see his eyes, and even appearance. Just something to me means that others may be there. This window, if it is a bit obscure, and if I have reason to believe that there is someone behind is already one looking. From the moment that look there exists, I’m already something else, that I feel myself becoming an object for the look of others.

Je peux me sentir regardé par quelqu’un dont je ne vois même pas les yeux, et même pas l’apparence. Il suffit que quelque chose me signifie qu’autrui peut être là. Cette fenêtre, s’il fait un peu obscur, et si j’ai des raisons de penser qu’il y a quelqu’un derrière, est d’ores et déjà un regardant. A partir du moment où ce regard existe, je suis déjà quelque chose d’autre, en ce que je me sens moi-même devenir un objet pour le regard d’autrui.

Jacques Lacan, Séminaire I Les écrits techniques de Freud (1953-1954), Le Seuil, 1998, p. 240