The basic experience connected with shame is that of being seen, inappropriately, by the wrong people, in the wrong condition. It is straightforwardly connected with nakedness, particularly in sexual connections. The word aidoia, a derivative of aidos, “shame”, is a standard Greek word for the genitals, and similar terms are found in other languages. The reaction is to cover oneself or to hide, and people naturally take steps to avoid the situations that call for it : Odysseus would be ashamed to walk naked with Nausikaa’s companions. From this there is a spread of applications through various kinds of shyness or embarrassment. When the gods went to laugh at the spectacle of Aphrodite and Ares caught inextricably in flagrante delicto by Hephaistus’s nets, the goddesses stayed at home, aidõi, “from shame.” In the same vocabulary Homer can describe Nausikaa’s embarrassment at the idea of mentioning to her father her desire for marriage, Penelope’s refusal to appear by herself before the suitors, and Thetis’s hesitation to go and visit the gods.

L’expérience fondamentale liée à la honte est celle d’être vu, de manière inappropriée, par les mauvaises personnes, dans les mauvaises conditions. Elle est directement liée à la nudité, en particulier dans les relations sexuelles. Le mot aidoia, un dérivé de aidos, “honte”, est un mot grec standard pour les organes génitaux, et on trouve des termes similaires dans d’autres langues. La réaction est de se couvrir ou de se cacher, et les gens prennent naturellement des mesures pour éviter les situations qui l’exigent : Ulysse aurait honte de se promener nu avec les compagnons de Nausikaa. De là, il y a une propagation des applications à travers les différentes sortes de timidité ou d’embarras. Lorsque les dieux sont allés rire au spectacle d’Aphrodite et d’Arès pris inextricablement en flagrant délit par les filets d’Héphaïstos, les déesses sont restées chez elles, aidõi, “de honte “. Dans le même vocabulaire, Homère peut décrire l’embarras de Nausikaa à l’idée de mentionner à son père son désir de mariage, le refus de Pénélope de se présenter seule devant les prétendants, et l’hésitation de Thétis à aller rendre visite aux dieux.

Bernard A.O. Williams, Shame and necessity, University of California press, 1993, p. 78

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