There is between man and woman (with some nuances, it’s true to all living beings with sexual reproduction), an infinity of gradations, an infinity of “intermediate sexual forms”. Just as physics reasons on ideal gases, in other words gases rigorously obeying Boyle-Gay-Lussac’s law (while none actually obey to it), and starts from this law to see how reality differs from it, in the same way, we must posit here H as an ideal man and F as an ideal woman, without attributing to them either a real existence which they do not have, but as sexual types. Such types not only can but must be built. The type, the Platonic idea, is the object of science as it is that of art. Fully conscious that reality offers no example of this, physics studies perfectly elastic or perfectly rigid bodies, using real bodies only as starting points in its search for type and defining them in return as mixed cases. Likewise, there are really only combinations of masculine and feminine, approximations of these two types, unobservable as such. Let me be understood correctly: I am speaking here not of a bisexuality as an exception, or as an embryonic disposition, but of the bisexuality as a universal rule.

Il y a entre l’ homme et la e femme (mais cela vaut à quelques nuances près pour tous les êtres vivants à reproduction sexuelle), une infinité de gradations, une infinité de “formes sexuelles intermédiaires”. De même que la physique raisonne sur des gaz idéaux, autrement dit des gaz obéissant rigoureusement à la loi de Boyle-Gay-Lussac (alors qu’aucun ne lui obéit en réalité), et part de cette loi pour voir dans quelle mesure la réalité s’en écarte, de même il faut poser ici un homme idéal H et une femme idéale F sans leur attribuer ni à l’un ni à l’autre une existence réelle qu’ils n’ont pas, mais comme types sexuels. De tels types non seulement peuvent mais doivent être construits. Le type, l’idée platonicienne, est l’objet de la science comme il est celui de l’art. C’est pleinement consciente de ce que la réalité n’en offre aucun exemple que la physique étudie des corps parfaitement élastiques ou parfaitement rigides, ne se servant des corps réels que comme points de départ dans sa recherche du type et les définissant en retour comme des cas mixtes. De même, il n’existe réellement que des combinaisons de masculin et de féminin, des approximations de ces deux types, eux-mêmes inobservables comme tels. Qu’on me comprenne bien : je veux parler ici non d’une bisexualité comme exception, ou comme disposition embryonnaire, mais d’une bisexualité comme règle.

Otto Weininger, Sexe et Caractère (1903) (Editions l’age d’homme). Trad. D. Renaud. Editions l’age d’homme. Lausanne, 1975, p. 26

Disclaimer : The works of Weininger are to read knowing the terrible destcruction power they supported, after his own death, against Jewish People, and against Women in general. His texts are sources to understand the common roots between antismetism and antifeminism.

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