It is enough to assume these elementary traits of human nature, it is enough to assume that what the psychoanalyst calls the human drives are similar to themselves, for the fundamental data of the coexistence of men in society, that is to say the formal problems of the social order and the political order, to remain basically similar. And if this is the case, there is the possibility of good or bad regimes, that is to say better or less good regimes, there is the possibility, in exceptional phases, of a satisfactory equilibrium, but there is not even the possibility of conceiving of an end to the struggles between men, that is to say this kind of stabilisation of the political and social order which is the dream of those who believe in the end of History.

Raymond Aron, 1952

Il suffit de supposer ces traits élémentaires de la nature humaine, il suffit de supposer ce que le psychanalyste appelle les pulsions humaines semblables à elles-mêmes, pour que les données fondamentales de la coexistence des hommes en société, c’est-à-dire les problèmes formels de l’ordre social et de l’ordre politique, restent en leur fond semblables. Et si tel est le cas, il y a possibilité de régimes bons ou mauvais, c’est-à-dire meilleurs ou moins bons, il y a possibilité, dans des phases exceptionnelles, d’équilibre satisfaisant, mais il n’y a pas possibilité même de concevoir la fin des luttes des hommes entre eux, c’est-à-dire cette espèce de stabilisation de l’ordre politique et social qui est le rêve de ceux qui croient à la fin de l’Histoire

Raymond Aron, “Histoire et conception de l’histoire” in Introduction à la philosophie politique (1952), Editions de Fallois, Le Livre de Poche, Paris, 1997, p. 239

Raymond Aron, “Histoire et conception de l’histoire” in Introduction à la philosophie politique (1952), Editions de Fallois, Le Livre de Poche, Paris, 1997, p. 239

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