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Conversion of shame into literature by Jean-Pierre Martin

A flood of words gushes out of his veulery, his “ineptitude”, his repressed pride. A revolutionary event, which strikes the students with astonishment. After his speech, initially followed by a deathly silence, he is acclaimed by a brouhaha of approvals. The subjugated audience must have recognized themselves in him. This, he claims, is how he became a poet, “between the stars and the urinal”. Let’s take his word for it, or rather his writing. Powys’ story is a beautiful parable about the conversion of shame into literature. The humiliating experience dies in the poem, which becomes (as for Kundera’s Jaromil, in Life is Elsewhere) the “dreamed possibility of a second life”.

Un flot de paroles jaillit de sa veulerie, de son « ineptie », de son orgueil refoulé. Événement révolutionnaire, qui frappe les élèves de stupeur. Après son dis cours, d’abord suivi d’un silence de mort, il est acclamé par un brouhaha d’approbations. L’auditoire subjugué a dû se reconnaître à travers lui. C’est même ainsi, prétend-il, qu’il est devenu poète, «entre les étoiles et l’urinoir ». Croyons-le sur parole, ou plutôt sur écrit. Le récit de Powys est une belle parabole sur la conversion de la honte en littérature. L’expérience humiliante meurt dans le poème, qui devient (comme pour le Jaromil de Kundera, dans La Vie est ailleurs) la «possibilité révée d’une deuxième vie ».

Jean-Pierre MartinLa Honte – Réflexion sur la littérature, Le Seuil, Paris, 2016, p. 147
who quotes John Cowper Powys, Autobiographie (1934-1965), trad. Marie Canavaggia, Gallimard, 1965, p. 142 – 143