M.

My color shouldn’t be regarded as a flaw by Frantz Fanon

In no way should my color be regarded as a flaw. From the moment the Negro accepts the separation imposed by the European he has no further respite, and “is it not understandable that thenceforward he will try to elevate himself to the white man’s level? To elevate himself in the range of colors to which he attributes a kind of hierarchy?” We shall see that another solution is possible. It implies a restructuring of the world.

Frantz FanonBlack skin, White Masks, Tr. Charles Lam Markmann, Pluto Press, London, 1986, p. 81 – 82

En aucune façon ma couleur ne doit être ressentie comme une tare. A partir du moment où le nègre accepte le clivage imposé par l’Européen, il n’a plus de répit et, « dès lors, n’est-il pas compréhensible qu’il essaie de s’élever jusqu’au Blanc? S’élever dans la gamme des couleurs auxquelles il assigne une sorte de hiérarchie ³3 ? » Nous verrons qu’une autre solution est possible. Elle implique une restructuration du monde.

Frantz FanonPeau noire, Masques blancs (1952), Paris, Le Seul, 1971, p. 68

I.

Intelligence has never saved anyone by Frantz Fanon

What is there to say? Purely and simply this: When a bachelor of philosophy from the Antilles refuses to apply for certification as a teacher on the ground of his color, I say that philosophy has never saved anyone. When someone else strives and strains to prove to me that black men are as intelligent as white men, I say that intelligence has never saved anyone; and that is true, for, if philosophy and intelligence are invoked to proclaim the equality of men, they have also been employed to justify the extermination of men.

Frantz FanonBlack skin, White Masks, Tr. Charles Lam Markmann, Pluto Press, London, 1986, p. 28 – 29

Qu’est-ce à dire ? Tout simplement ceci : lorsqu’un Antillais licencié en philosophie déclare ne pas présenter l’agrégation, alléguant sa couleur, je dis que la philosophie n’a jamais sauvé personne. Quand un autre s’acharne à me prouver que les Noirs sont aussi intelligents que les Blancs, je dis : l’intelligence non plus n’a jamais sauvé personne, et cela est vrai, car si c’est au nom de l’intelligence et de la philosophie que l’on proclame l’égalité des hommes, c’est en leur nom aussi qu’on décide leur extermination.

Frantz FanonPeau noire, Masques blancs (1952), Paris, Le Seul, 1971, p. 24
T.

The black is not a man by Frantz Fanon

Why write this book? No one has asked me for it. Especially those to whom it is directed. Well? Well, I reply quite calmly that there are too many idiots in this world. And having said it, I have the burden of proving it.
Toward a new humanism. . . .
Understanding among men. . . .
Our colored brothers. . . .
Mankind, I believe in you. . . .
Race prejudice. . . .
To understand and to love. . . .
From all sides dozens and hundreds of pages assail me and try to impose their wills on me. But a single line would be enough. Supply a single answer and the color problem would be stripped of all its importance.
What does a man want?
What does the black man want?
At the risk of arousing the resentment of my colored brothers,
I will say that the black is not a man.
There is a zone of nonbeing, an extraordinarily sterile and arid region, an utterly naked declivity where an authentic upheaval can be born. In most cases, the black man lacks the advantage of being able to accomplish this descent into a real hell.

Frantz Fanon, Black skin, White Masks, Tr. Charles Lam Markmann, Pluto Press, London, 1986, p. 26 – 27

Pourquoi écrire cet ouvrage ? Personne ne m’en a prié. Surtout pas ceux à qui il s’adresse. Alors ? Alors, calmement, je réponds qu’il y a trop d’imbéciles sur cette terre. Et puisque je le dis, il s’agit de le prouver.
Vers un nouvel humanisme…
La compréhension des hommes…
Nos frères de couleur…
Je crois en toi, Homme…
Le préjugé de race…
Comprendre et aimer.
De partout m’assaillent et tentent de s’imposer à moi des dizaines et des centaines de pages. Pourtant, une seule ligne suffirait. Une seule réponse à fournir et le problème noir se dépouille de son sérieux.
Que veut l’homme ?
Que veut l’homme noir ?
Dussé-je encourir le ressentiment de mes frères de cou. leur, je dirai que le Noir n’est pas un homme.
Il y a une zone de non-être, une région extraordinairement stérile et aride, une rampe essentiellement dépouillée, d’où un authentique surgissement peut prendre naissance. Dans la majorité des cas, le Noir n’a pas le bénéfice de réaliser cette descente aux véritables Enfers.

Frantz Fanon, Peau noire, Masques blancs (1952), Paris, Le Seul, 1971, p. 7 – 8